Kawasaki Minoru- The Monster X Strikes Back : Attack the G8 Summit


(also not known as : ギララの逆襲)

Voici enfin le retour tant attendu du "monstre X", appelé plus familièrement "gilala" dans son pays d'origine ( allez comprendre pourquoi son voyage aux states l'a fait tomber dans l'anonymat), qui avait disparu depuis 1967. A l'époque, soit la même année que "le fils de Godzilla", le kaiju eiga semblait avoir bien entamé sa phase de maturité pour se rouler joyeusement dans la pantalonnade en latex la plus régressive. Le "girara" original donc, était alors produit par la prestigieuse Shôchiku. Et si Godzilla ou même Gamera ont perduré àtravers les décennies, grapillant des budgets confortables pour leurs liftings successifs, le lézard/losange/écrevisse de shôchiku n'a pas eu les mêmes faveurs, et on peut suputer que c'est surtout le fétichisme pop de quelques otakus qui lui aura permis de montrer le bout de son bec à nouveau.
Et de fait, nous parlons ici surtout du nouveau long métrage de Kawasaki Minoru, l'auteur immense et désormais prolifique de Calamari Wrestler, Kani Goalkeeper (un crabe), Kabuto Beetle, Executive Koala, Zura Deka (une histoire de flic à perruque), Everything Sinks Excepts Japan, et autres parodies fauchées ou drames en cosplay de bestioles.
Alors certes, si le nom "Shôchiku" est encore présent quelque part au générique, ils n'ont pas du donner grand chose. Le film est un kaiju fauché de chez fauché, garanti sans effets numériques, et sans lunettes 3d. Dommage, on se demande ce que cette technologie aurait pu apporter au film, notamment à cette scèn où Takeshi Kitano, en divinité rurale vêtue d'une armure dorée, intercepte un missile nucléaire nord-coréen avec son postérieur. Il faudra pour cela attendre l'inévitable remake US par Darren Aronofsky. Les scènes se dérouleront donc entre huis-clos au sommet du G8 à Hokkaidô (des acteurs gaijins recrutés plutôt pour leur bonne humeur et leurs faibles exigences salariales que pour leurs talents dramatiques), apartés dans la forêt (avec un village constitué, euh, d'un temple...) et une ou deux scènes de maquettes ou de combats de monstre devant un décor peint (pas trop nombreuses les destructions de maquettes hein, on est plus en 68).
L'histoire reprend le thème assez classique du savoir ancestral face à l'arrogance scientifique, ou à la sauce contre-culturelle nipponne, du savoir folklorique contre les gouvernements japonais et occidentaux. Dans la lignée de "Everything sinks...", on nage plutôt dans la comédie potache sur les stéréotypes japonais sur les étrangers que dans  réel film catastrophe. Les présidents des différents pays du G8 tenteront tour à tour de mettre fin à la menace Girara à leur manière (Pucchin, le Russe, empoisonne ses adversaires, Sarkoji, le président français -vaguement ressemblant- se consacrant plutôt à la drague des traductrices japonaises).
En bref, c'est n'importe quoi, plutôt assumé, et même si ça reste imho assez en-deçà du grandiose thriller parano "Executive Koala", ça se laisse regarder plaisamment, et c'est même carrément obligatoire pour tout fan de monstres géants, de danses shintô modernes, de nord-coréennes en petites tenues et de faux Sarkozys en serviette de bain. Oui, toi, le fan de tout ça. C'est juste pour toi.

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