Symbol - Matsumoto Hitoshi



Il fut un temps, pas si lointain, où les termes "cinéma japonais" évoquaient des pellicules bizarres, effrayantes ou tordues, des joyaux pop inimaginables dans nos contrées, que l'on devait s'empresser de faire découvrir à ses proches. Le temps a un peu passé, les journalistes ont journalisé, les Tsukamoto, Kitano ou Miike, gagnant une reconnaissance méritée, se sont adoucis ou perdus, et les productions japonaises semblent elles aussi avoir revu leurs ambitions à la baisse (les sections "acteurs" et "photographie" de l'archipel ont visiblement subi de sévères coupes de budget).
Mais heureusement, la situation n'est pas si désespérée, et il reste encore quelques réserves mises de côté par les producteurs pour financer deux ou trois films d'outre-espace chaque année ( Kawasaki Minoru est à part, il doit arriver à se débrouiller tout seul...). Il est ceci dit quand même préférable de s'être déjà fait un nom dans l'enfer des émissions comiques déversées par flots sur le petit écran nippon pour pouvoir discuter tête haute avec les financiers.
Comme Kitano, Matsumoto Hitoshi vient en effet de la télé. Son précédent film, Dai Nipponjin ("Le Grand Japonais") était une sorte de reportage sur un super héros has-been, comme un Hancock avant l'heure en version grotesque/absurde, développant en sous-texte des piques ironiques revanchardes à l'encontre de l'omniprésent grand frère américain.
Cette espièglerie nationaliste, on peut la déceler une fois de plus de manière symbolique dans le nouveau film de Matsumoto. Ou pas. Car du "symbole", il y en a ici à revendre, comme du non-sens le plus gratuit, des sushis à la pelle et du catch mexicain, jusqu'à l'overdose interprétative.
Oui, car Symbol s'ouvre comme un Las Vegas Parano au mexique avec une religieuse en lieu et place de Johnny Depp, introduction à un espèce de Wrestler latino en ocre et couleurs vives, filmé de manière assez retenue. En alternance, le film développe un deuxième axe, plus important, une version régressive de Cube dans laquelle un homme en pyjama (Matsumoto) se réveille dans une pièce aux murs lisses, sur lesquels poussent en excroissance des pénis d'angelots en SFX, qui distribuent divers objets une fois pressés.
Je ne vous dirai pas comment ces deux lignes scénaristiques se rejoignent, mais si, elles le font, et ouvrent alors la dernière partie du film qui abandonne d'un coup entomologie mexicaine et Terence et Philippisme fluo pour littéralement s'élever vers la SF mystique dans un final capillaire traitant de l'accomplissement personnel ou collectif, ou encore d'autres choses, sentences sur lesquels je me refuse de porter de jugement définitif par respect pour l'horizon encore vierge du blogolecteur n'ayant pas encore vu Symbol, par hébétude personnelle et par nimportequoisme avéré de l'oeuvre ici abordée, qui ne m'aura pas si facilement. Ho.

Mais en bref, c'est plutôt bien.

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