Blessures nocturnes/ Je ne suis pas mort
Encore du social et du pas drôle dans ces deux mangas parus récemment, chez Sakka et Delcourt respectivement.
Blessure Nocturnes est inspiré des souvenirs de Mizutani Osamu, un enseignant qui consacre sa vie aux enfants défavorisés. Les histoires de ce recueil le montrent face à des écoliers ou des adolescents aux prises avec la drogue, les brimades de leurs camarades, la pauvreté, les gangs, la mort... Certes, le Japon n'est pas les Etats Unis, mais ce manga souligne, de façon souvent mélodramatique et larmoyante, que le pays a lui aussi ses exclus et ses marginaux, et que cette société peut être impitoyable envers ceux qui sortent du modèle dominant. Intéressant sur le fond, mais pas bouleversant sur la forme graphique ou les scénarios en eux-mêmes.
Dans Je ne suis pas mort, de Motomiya Hiroshi, on suit un personnage de salaryman qui perd son emploi (il compte encore au boulier quand ses collègues manient l'informatique). Quitté par sa femme et ses enfants, il tente de mourir dans la forêt, y échoue, et tente alors de commencer une nouvelle vie hors de la société, en ermite solitaire.
Le trait est assez enjoué, l'exaltation de la volonté de vivre du personnage principal face aux difficultés rappelle finalement les mangas shônen où l'on voit des jeunes se battre de toutes leur force pour gagner leur place dans la société. Mais il s'agit ici d'un retour à la vie sauvage, proche de celle des chasseurs-cueilleurs, une utopie à rebours qui souligne une fois de plus la pesanteur du modèle social unique sur les individus.
Un manga étrangement optimiste, éloge de la solitude assez naïf, qui se lit vite mais dont on se rappele peu...
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